Mon expérience « Petite séduction »

Le comité organisateur : Diane Prévost, André Forest, Liane Bruneau, Renée Larouche, Denis Boulanger, Céline Brault, Richard Leclerc et Lise Cameron (Absente sur la photo : Denyse Vallières)




Par Céline Brault

Début octobre 2010, la ville de Sutton apprend qu’elle est retenue pour l’émission de Noël de La petite séduction. C’est grâce à la présentation concoctée par notre ami Richard, avec ce blog que vous lisez présentement, que nous avons été choisis!

Branle-bas de combat! Première rencontre regroupant M. le Maire, des gens de la ville, de la corporation de développement économique, du journal Le Tour, du Mont Sutton, du musée et une intruse qui s’est invitée par la porte d’en arrière, moi! Nous ne savons pas encore qui sera notre invité. Nous avons parlé budget, nous avons choisi nos responsables, nous avons discuté organisation et convoqué une rencontre « remue-méninges d’activités » pour le surlendemain en invitant les éminences grises de la communauté créatrice de Sutton.

Plusieurs sont venus, le sourire aux lèvres sachant que nous allions recevoir Gregory Charles. Avec en toile de fond la fête de Noël, les forces de Sutton et la personnalité de Gregory, nous allions devoir proposer un canevas d’activités pour le séduire, mais aussi pour répondre aux attentes de l’équipe de production. Après un remue-méninge productif et la constitution d’un comité organisateur (j’y suis toujours), le projet prend forme… mais tout reste à faire…

Les idées émises sont structurées : lui raconter l’esprit de la montagne, l’accueillir dans un immense cadre (clin d’œil aux Tableaux Vivants), l’amener au curling (il n’a probablement jamais joué), lui faire essayer le ski ou la randonnée pédestre pour admirer nos paysages, lui raconter que les « Canadiens » qu’il regardait dans son enfance passaient par Sutton en train à cette époque,  l’amener au vignoble Sainte-Agnès, c’est un si bel endroit! Nous devons mettre en évidence nos artistes et la musique devra être omniprésente. Pourquoi ne pas lui offrir une cérémonie œcuménique dans l’esprit du partage de Noël? Pourquoi ne pas lui rappeler sa toute première apparition à la télé dans l’émission Les Débrouillards? C’est ainsi qu’a été élaboré le premier synopsis regroupant nos idées. De plus nous avons pensé créer au centre de Sutton, avec la collaboration de tout le monde, un décor jamais vu : un érable à sapins.

L’équipe de production est venue à Sutton le 7 octobre  afin de visualiser ce que nous leur proposons. À la pluie battante, ils ont arpenté la rue Principale, regardé l’Hôtel de Ville et les érables en face, visité le curling, monté en haut de la montagne en télésiège pour patienter durant l’orage avant de redescendre, admiré la Marmite aux Sorcières, visité l’église et le site du vignoble Sainte-Agnès. Impressionnés, ébahis, ils ont soupé ensemble pour réfléchir à tout ça.

La population est invitée à les rencontrer en soirée; plus de cent personnes sont au rendez-vous, quel encouragement pour le comité organisateur!

Sébastien, la scénariste de l’émission, nous explique alors sa vision de ce qui se prépare et nous promet un scénario plus étoffé pour la semaine suivante. Certaines de nos idées sont retenues, d’autres semblent balayées du revers de la main avec des ajouts plutôt insolites à nos yeux, mais… nous attendrons le texte pour réagir.

La valse des scénarios!

La semaine suivante, nous recevons la première version du scénario (à la fin du processus, nous serons rendus à la neuvième). Déception! Sutton ne se ressemble pas dans ce qui est proposé et, selon nos critères, certaines parties frôlent le ridicule. Plutôt que de lâcher prise, nous passons en mode négociation avec beaucoup de fermeté et gagnons des points de scénario en scénario. Merci André et Denis pour votre persévérance et votre ténacité, le produit fini vous doit beaucoup. Merci Richard pour l’idée géniale de projeter des scènes sur les murs du village.

Merci aussi à la gang de Montréal qui a dû remettre en question certains préjugés et abandonner des idées auxquelles nous n’adhérions pas. Ils ont laissé tomber la parade annoncée et la traîne-sauvage sur le Mont Sutton,  ils ont accepté que Gregory essaie le ski et trouvé intéressante notre idée d’un réchauffement au son des percussions. Ils ont compris l’importance de notre montagne et permis d’en raconter l’histoire.

Tout ce travail…

Je me retrouve responsable du premier bloc... pourquoi pas? Tout ce qui touche les arts et l’artisanat m’intéresse. Avec Manon, Lise et Judy, les trois vitrines prennent forme, Claire et Réjeanne s’occupent de l’atelier des jouets, Roger installe le décor, Lise coud des marionnettes pour remettre en cadeaux aux enfants de la garderie, Claire peint des banderoles, Roland imagine le grand cadre et Mary en planifie la mise en scène. Je n’ai plus qu’à les regarder travailler… Des artisans et des lutins ont répondu avec générosité à l’invitation et, dans un décor féérique fabriqué des tas de choses reliées à l’imaginaire des enfants. Merci à tous ceux qui, de près ou de loin, ont mis la main à la pâte! Merci à ceux qui ont créé des sapins ou les ont accrochés à l’érable par une journée de grand vent!

Denis est responsable du deuxième bloc qui a réuni la famille Boulanger au pied de la montagne pour en raconter l’histoire et expliquer l’esprit du lieu. La suite a été confiée aux gens de Mont Sutton, Jean-Michel, Luc, Nadia et les autres. Chacun a fait sa part pour fabriquer la neige qui a fondu à quelques reprises, recruter les jeunes montagnards, prévoir amener les équipements et les gens en haut, y décorer le chalet pour recevoir la visite. Frédéric a créé la percussion pour le réchauffement et fait pratiquer les jeunes. Il n’était pas possible de prévoir la tempête…

Troisième bloc, La légende qui, dans l’esprit de l’équipe de production, doit raconter un fait passé qui demeure présent dans l’imaginaire des gens du village. Richard a proposé le thème de l’exposition tenue au musée en 2009, Les Canadiens passent par Sutton... en train… et suggéré d’y accoler une activité sur la glace du curling. Il a désespérément cherché une draisine (petit véhicule qui circule sur la voie ferrée), il a trouvé un camion avançant sur les rails qui n’a finalement pas été utilisé. Il a invité les anciens du club Canadien sans grand succès (la tournée d’adieu de Guy Lafleur nous a nui…). Seul Pierre Bouchard était au rendez-vous pour remettre à Gregory le chandail autographié par Jacques Lemaire, son idole et à Dany celui de son père Émile « Butch » Bouchard (que Richard avait fait signé pour le prochain concours du musée au printemps 2011 – il en fera un autre, promis). Merci à Sébastien pour avoir collaboré à décorer en quai de gare une voiture à foin mystérieusement disparue quelques heures avant le tournage, merci aux jeunes et plus vieux comédiens qui ont pratiqué leur rôle avec beaucoup de sérieux. Merci enfin à la gang du curling qui ont décoré leur club et reçu nos invités avec brio.

La grande surprise veut émouvoir l’invité, les magnifiques voix de nos chorales devraient y arriver, Renée et Nathalie y ont mis tout leur cœur. Dans notre village des cérémonies œcuméniques se vivent régulièrement, les pasteurs des différentes communautés chrétiennes prendront part à l’activité avec plaisir, les chorales de toutes les églises y seront avec la famille Larouche, Côté Chœur et la communauté chantante. Ils pratiqueront pour nous donner une performance de grande qualité, merci!  Quoi de plus naturel que de se rendre à l’église en procession à la lumière de lampions et de flambeaux. Grâce à Liane, Richard et Denise, des souvenirs pour Gregory seront projetés sur les murs des églises pendant que des jeunes tenteront de l’émouvoir, des enfants avec leurs cartes de souhaits et un spectacle par les jeunes de l’école de danse.

Enfin, à la salle de bal du vignoble Sainte-Agnès, Diane a pris les choses en main pour la fête finale. Un décor sobre et deux pièces musicales en attendant que Gregory nous dise merci.

Dans le travail de réalisation, il ne faut pas oublier la musique. Nos musiciens se sont réunis à plusieurs reprises pour se partager les différentes activités puisqu’il devait y avoir de la musique partout. Ils produiront une finale magistrale avec deux chansons inédites, un chant de Noël composé et interprété par Francine et le fameux « blues de Gregory » interprété par Lise!

Merci enfin à tous ceux qui ont travaillé dans l’ombre pour organiser et assurer la sécurité, véhiculer la remorque, aller chercher la neige à l’aréna ou décorer magnifiquement le village et l’hôtel de ville. Merci à nos deux Grands Bénévoles, Liane et André.

Pour trois jours de tournage…

Ils sont là avec plein d’équipements pour réaliser une émission, beau temps, mauvais temps. On fait ce qui était prévu… on change le scénario si ça ne va pas… chose certaine, on tourne!

Il s’est avéré plus difficile que prévu d’éteindre et de rallumer la rue Principale pour l’envoi de l’émission, synchroniser les lumières partout en même temps… s’assurer qu’il n’y ait personne dans la rue… le faire dans un silence total malgré deux cent spectateurs… Et malheureusement, ceux qui étaient à l’Hôtel de Ville attendaient sans rien comprendre. Toutefois ça valait la peine d’attendre pour voir monsieur le maire descendre en ski sur sa butte de neige une  bonne dizaine de fois, toujours avec le sourire. La soirée du vendredi s’est terminée à minuit dans l’atelier des jouets, pas facile d’entrer à l’intérieur après cinq heures au froid sans ressentir la fatigue…

Samedi matin, c’est la tempête à la montagne. Impossible de se rendre en haut avec tout l’équipement, dans le vent et les bourrasques de neige. Ceux qui étaient rendus sont redescendus avec les skis, les raquettes et les décorations de Noël. Ils ont filmé au bas des pentes, ce qui ne paraîtra probablement pas à l’écran. Gregory et Dany se sont bien amusés au son de la percussion.

En fin de journée, j’ai appris qu’une des constantes pour les spectateurs d’un tournage c’est l’attente. Il n’est pas facile d’attendre les pieds dans la neige un flambeau dans les mains sans trop bouger puisqu’ils reprennent la scène encore et encore. Par la suite, c’était particulièrement agréable d’entrer au chaud à l’église pour un spectacle grandiose pour les yeux et les oreilles.

À huit heures, dimanche matin, la légende a été racontée sans quai de gare puisqu’il avait disparu, sans doute à cause d’un malentendu. Inspiré du film Dogville (avec Nicole Kidman), Richard ne perd pas pied et installe son décor, emprunté à la reconstitution de la vieille gare au musée, directement dans la neige près de la voie ferrée. Les comédiens ont donné leur maximum, ça s’est bien passé, et en route vers le curling. Je n’y étais pas, mais il semble que nos invités s’y sont particulièrement bien amusés. On le verra sans doute à la télé.

Enfin, à la salle de bal du vignoble Sainte-Agnès, un décor de Noël nous attendait pour la grande finale. La musique et la bonne humeur étaient au rendez-vous. Gregory s’est dit séduit par Sutton et par nos deux cultures qui y vivent dans l’harmonie. Il a reçu sa passe de saison au Mont Sutton et reconnu François qui lui remettait un chandail original de son émission Les Débrouillards.

C’est terminé

Il ne nous reste plus qu’à attendre pour voir l’émission le 14 décembre. Serons-nous satisfaits, déçus, enchantés? Aurons-nous réussi à présenter l’esprit qui anime Sutton? Est-ce que tout ce travail aura valu la peine?

Chose certaine, l’expérience aura été enrichissante sur bien des plans. J’aurai connu des tas de gens et partagé de bons moments, j’aurai travaillé avec une équipe formidable, j’aurai découvert la générosité des citoyens de Sutton grâce à tous ceux et celles qui ont dit oui à chaque fois que nous avons eu besoin d’eux.

Céline

1 commentaire:

  1. Cette magnifique plume a su de façon très détaillée nous faire vivre l'aventure avec vous malgré notre absence. Félicitations à tous, je suis sûre que l'émission sera un succès.
    Julie et Marguerite

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